Les quatre vérités de Shabani
Lawamo
La localité Shabani située à quelques trois kilomètres de l’aéroport
international de N’djili non loin du camp militaire CETA dans la commune de la
N’Sele est peut-être inconnue de plusieurs habitants de Kinshasa.
C’est pourtant, comme l’on peut déjà le remarquer, une de plusieurs
localités de la capitale de la République Démocratique du Congo qui attire
certains curieux venus d’autres communes et qui, après avoir satisfait leur
curiosité, finissent par y acheter des parcelles car c’est justement un des
milieux rares où les moustiques n’ont pas encore élu domicile et en tout cas,
il fait beau vivre dans cette localités que dirige un jeune dynamique plein de
courage.
Monsieur Shabani Lawamo, car c’est de lui qu’il s’agit, appelle les
autorités du pays à porter leur regard sur cette entité qui porte son nom dans
le quartier Maba, afin que sa population estimée à environ 5.000 habitants
bénéficie de mêmes conditions de vie que tous les autres congolais de Kinshasa.
Pour en savoir plus sur la vie des habitants de la localité Shabani, Africa Connection s’est entretenu avec
le chef de localité qui a évoqué différentes questions qui nécessitent d’être
résolues et a affirmé n’avoir jamais ménagé ses efforts pour essayer d’intervenir
bien qu’avec ses moyens limités, mais en tout cas, il est sûr qu’il fera mieux,
une fois ses ambitions politiques réalisées.
Shabani Lawamo : La localité que je dirige est confrontée à
d’énormes difficultés parmi lesquelles le manque d’une route praticable. Nous
sommes enclavés car cette entité n’a pas d’entrée directe et pourtant elle
reçoit régulièrement des visiteurs venus d’autres communes. Nous avons un
problème d’eau potable car nous n’utilisons que l’eau de la source et
d’ailleurs, je profite de cette plume du journal Africa Connection pour lancer un appel aux responsables de la Regideso afin qu’ils fassent un tour
dans la localité Shabani. S’ils s’estiment capables de partager la même eau
avec nous, ils auront alors raison de ne pas nous fournir de l’eau propre à la
consommation.
Nous sommes à une courte distance de l’aéroport international de N’djili et
nous pensons que ceux-là qui atterrissent la nuit ont tendance à croire que
Kinshasa est un village car, notre localité que survolent les appareils qui
viennent atterrir est privée de l’électricité ! J’espère que la SNEL nous fera également bénéficier de
la révolution de la modernité telle
que le veut le chef de l’Etat, Son Excellence Joseph Kabila Kabange.
Monsieur le journaliste, pouvez-vous vous imaginer les
souffrances que les femmes enceintes traversent ici suite au manque
d’hôpital ! Nous n’avons même pas de marché or c’est là que se concluent
des opérations qui permettent aux gens de vivre au jour le jour. C’est trop de
problèmes qui appellent bien sûr, l’intervention de notre gouvernement que
dirige Son Excellence Monsieur le Premier ministre Augustin Matata.
Jean Noel B. : C’est une gamme de problèmes que vous présentez
justement ; êtes-vous optimiste qu’ils seront un jour résolus ?
Shabani Lawamo : Il n’y a rien de difficile car qui veut peut. Il
suffit que le chef de quartier présente la situation à la hiérarchie pour que
celle-ci agisse selon les responsabilités car, je doute que les autorités dont
le bourgmestre et le gouverneur de province soient au courant des difficultés
que nous traversons ici. Sinon, ils auraient déjà réagi. C’est vrai qu’à la
prochaine, il faudrait que les autorités administratives, chefs des quartiers
et autres, soient celles-là qui résident dans les entités sous leur
administration pour bien maitriser les problèmes à la base. Heureusement que le
processus électoral s’ouvre et peut-être ça serait un des critères pour les
candidats aux postes de chef de quartier, conseiller communal et bourgmestre.
Jean Noel B. : Vous venez de toucher la question électorale et
justement, c’est le début du dépôt des candidatures pour les locales ;
avez-vous des ambitions politiques ?
Shabani Lawamo : Je suis un Congolais tout fait et je suis majeur.
Je suis donc électeur et tout électeur peut aussi être candidat. Quand j’essaie
d’analyser ce qui se passe sur le terrain, j’estime qu’il y a encore trop à
faire pour que les habitants de la commune de la N’Sele mènent une bonne vie et
se sentent fier de vivre a Kinshasa. Je suis donc prêt à postuler en tant que
conseiller communal car ma commune a largement besoin de moi. La population
reconnait en moi une personne de confiance dont les paroles sont toujours
suivies des actes concrets et c’est sûr qu’une fois élu Conseiller, sans doute
je suis le prochain bourgmestre de la N’Sele. En tout cas-là, rien à douter.
Jean Noel B. : Vous parlez des actes effectivement, voulez-vous
donc affirmer que vos administrés ont déjà bénéficié et continuent de
bénéficier des actes concrets de votre part et si oui, lesquels par
exemple et qu’est-ce que vous envisagez encore de faire dans ce sens ?
Shabani Lawamo : Je suis le premier chef de localité à avoir
arrangé l’entrée quittant le camp CETA vers mon entité car la petite route
était complètement coupée et les véhicules n’avaient plus accès à notre
localité. J’ai mobilisé la population et utilisé mes petits moyens pourtant limités pour payer
des sacs afin que l’accès qui était devenu difficile ou même impossible surtout
pour les camions reprenne. Comme je l’ai signalé un peu plus haut, nous
consommons de l’eau de source et la population se rappelle très bien que j’ai
eu à aménager des puits pour permettre aux habitants d’avoir de l’eau car l’eau
c’est la vie. Cette localité a été visée par des érosions et ma contribution
dans ce sens a été très très nécessaire sinon tout serait parti.
Je sais bien que ma population qui garde une certaine confiance en moi ne
manquera pas de m’élire et en tout cas, ce que j’envisage de faire est encore
énorme par rapport à mes précédentes réalisations et ça ne sera plus en faveur
de l’unique population de la localité Shabani mais cette fois-là, c’est toute
la commune de la N’Sele qui en bénéficiera car mon amour envers ce pays est
incomparable.
Propos recueillis par Jean Noel
Ba-Mweze.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire