Un Congolais brûlé vif à Durban en Afrique du Sud :
Kinshasa a droit à des explications
La scène macabre que les Congolais
vivant en Afrique du Sud ont vécue lundi 16 mars 2015 suite à la mort d’un des
leurs dans des conditions trop sauvages crée de la peur parmi les
ressortissants de la République Démocratique du Congo.
Ces originaires d’un pays très
hospitalier qui accueille des citoyens de partout au monde se disent désormais
très inquiets après que leur compatriote a été tué comme à l’abattoir des porcs,
de la même manière que les consommateurs de la chair de chien abattent
également leur proie.
Les Congolais estiment que leur
sécurité est en danger au pays de ‘‘Ubuntu’’ (humanité dans la langue Zulu) et
pourtant, selon la sagesse Sud-africaine, on ne se croit homme que lorsqu’on
est avec des hommes.
Tout s’est passé dans la ville de
Durban, chef-lieu de la province du Kwazulu Natal où cet homme originaire de la
République Démocratique du Congo a été brûlé vif ; il travaillait comme
gardien de la sécurité dans une boite de nuit.
Les raisons de l’agression demeurent
jusque-là obscures, mais en tout cas, plusieurs ressortissants Congolais de
Durban que Africa Connection a contactés ont confirmé que l’attaque a eu lieu
sur le lieu de son travail.
La victime a été ‘‘attaquée par un
groupe d’environ quatre personnes qui l’ont aspergé d’essence avant de lui
mettre du feu’’, a expliqué un de ces congolais qui a également précisé que
leur compatriote est décédée quelques heures plus tard à l’hôpital.
Il est difficile de savoir les vraies causes,
mais en tout cas, il n’est pas aussi facile d’écarter la montée de la
xénophobie dans ce pays où cette scène n’est pas du tout la première.
Un membre du
Comité de coordination des Communautés des Refugiés (CBRC) a indiqué à Africa
Connection qu’une telle attaque ne pourrait qu’être xénophobe lorsqu’on sait
que l’Afrique du Sud a connu une vague de violence contre les étrangers en mai 2008
durant laquelle près de 70 personnes ont été tuées.
‘‘Parmi les
victimes des violences de 2008 on a enregistré des ressortissants Mozambicains
et zimbabwéens également brûlés vifs’’, a rappelé ce membre de CBRC qui a aussi
fait état d’augmentation des attaques contre des commerçants étrangers depuis
le début de l’année.
La xénophobie est entretenue par la pauvreté et les
inégalités sociales dans ce pays, bien que les autorités Sud-africaines se
refusent toujours d’en parler et estiment qu’il s’agit plutôt de criminalité.
Mais en tout cas il faut le dire, les étrangers en
général et les africains en particulier sont souvent mal vus par leurs frères
de race qui les accusent d’être venu pour prendre leur travail et leurs femmes.
Et pourtant il n’est pas donné à n’importe quel étranger
d’accéder a un bon travail en Afrique du Sud jusqu’à ce qu’il ait un livre d’identification
(ID book) qui est synonyme de la carte d’identité nationale et que le ministère
de l’intérieur n’accorde pas très facilement.
Le travail le plus facile à avoir y demeure alors le
gardiennage avec tout ce qu’il présente comme risques, notamment celui dont ce
Congolais vient de connaitre, et c’est ce domaine qui abrite d’ailleurs la
plupart de nos compatriotes.
Jean-Jacques B.
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